Alors que le thème de l'économie circulaire apparaît sur le devant de la scène nationale, la Communauté de Communes du Volvestre en fait une réalité avec la conception d'un composteur bois particulièrement vertueux y associant d'autres valeurs que la CCV entend porter depuis longtemps : celles de la défense de l'environnement et de l'économie sociale et solidaire. Mené en collaboration avec l'ESAT de Rieux-Volvestre, le projet satisfait totalement à ces trois préoccupations majeures.
Le principe même de la bonne idée consiste en ce qu'une fois énoncée, elle semble totalement couler de source. Encore fallait-il l'avoir. A cette aune, celle de recycler les nombreuses palettes collectées dans nos déchetteries pour en faire des composteurs représente le prototype même de la bonne idée à la circularité quasi tautologique... ce qui ne la rend pas facile à appréhender. Par quel bout commencer : recyclage, compostage, éco sociale et solidaire ?
Commençons donc par l'aspect compostage.
Jusqu'à présent la CCV, comme une énorme majorité de collectivités territoriales incitait ses administrés au compostage, en mettant à leur disposition un bac en matière plastique. On ne soulignera jamais assez les bienfaits de la pratique de la récupération des déchets ménagers organiques par le biais de la production de compost. Nous vous invitons d'ailleurs à demander votre guide du compostage auprès du service environnement de la CCV. Mais on pouvait déplorer une certaine contradiction dans le fait de composter dans un bac en plastique...
D'un autre côté, les déchetteries du Volvestre ont à traiter une masse très importante de palettes. La question de leur ré-emploi dans une démarche d'économie circulaire se posait donc. Et c'est là qu'à l'instar des esprits, les tout aussi grands principes se rencontrent pour accoucher d'une idée lumineuse de simplicité. Faisons du bois de nos palettes des composteurs bios (ou bois – on met le « i » où l'on veut, ça marche encore ) .
La réflexion a été menée en collaboration avec l'ESAT le Roitelet, de Rieux Volvestre, dont l'atelier menuiserie semblait tout à fait à même de réaliser un prototype. Pour les services environnement de la CCV, il s'agissait surtout de tester la faisabilité du projet, en termes de conception du produits et de solutions de productivité. Sous la direction technique de Jérôme Cosme, responsable de l'atelier, l'ESAT a donc planché sur un prototype apte à satisfaire au cahier des charges dont l'une des principales recommandations imposait de réaliser un produit utilisant plus de 90% d'éléments recyclés.
Cet objectif sera atteint en faisant appel à l'atelier voisin de réparation de cycles, qui fournira des pneus de vélo usés pour réaliser les charnières. Du coup seule la visserie d'assemblage du composteur n'est pas issue d'un recyclage direct.
Force est de constater que l'ESAT a réalisé un prototype particulièrement réussi, de par sa conception astucieuse et son esthétique sympathique. Les questions de traitement du bois on été également essentielles, qui devaient garantir l'absence d'impact pour l'environnement et la qualité du compost, mais aussi une durée de vie raisonnable. S'il est bien évidemment difficile de se prononcer aujourd'hui sur ce dernier point, on estime (sans la programmer bien sûr) que l'obsolescence du bac ne devrait pas intervenir avant dix années d'utilisation. Une fois sa seconde vie écoulée, il ne sera pas loin de l'auto-compostage, dernier salut flamboyant du petit personnage qui, du fond du jardin, aura accompagné les cris des enfants de son mutisme obstiné durant une bonne décénnie.
UN TEST GRANDEUR NATURE
Avec la fabrication du composteur bois à 90% issu de produits recyclés sur le territoire, les services de la CCV ont voulu réaliser un test grandeur nature afin d'évaluer la pertinence de la démarche et la possibilité de la pérenniser, voire de la dupliquer sur d'autres produits à l'avenir.
La collaboration avec l'ESAT de Rieux Volvestre a donc permis non seulement de travailler ensemble sur le concept même de l'objet, mais aussi d'étudier la faisabilité d'une production locale en moyenne série. L'ESAT a fabriqué trois prototypes avant d'aboutir à une version finale, elle même déclinée en 50 exemplaires. Le coût des composteurs bois étant nettement supérieur à celui des modèles plastique, il est envisagé de le mettre à la disposition des usagers moyennant une faible participation de dix euros. Si le test s'avère concluant- du fait de la pertinence du produit, de l'adhésion du public, et du retour d'expérience des premiers usagers, on pourra passer à une seconde phase de production et envisager un programme à long terme.
EN BREF
Le composteur conçu par l'ESAT de Rieux Volvestre est réalisé à 90 % avec des produits recyclés : palettes pour le bois, pneus de vélo pour les charnières. Seules les vis et les produits de traitement sont issus du commerce.
Le traitement protège le bois, mais n'est pas nocif pour l'environnement, et surtout pas pour vos tomates .
Le bac est livré en kit, assorti de sa notice de montage. Que les allergiques au mobilier en kit venu du froid se rassurent, le montage est extrêmement simple et ne prend qu'une quinzaine de minutes.